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Voici une étonnante histoire de hantise, portée par une écriture agréable, où des vieillards se retrouvent régulièrement pour se raconter des histoires effrayantes, quitte à réveiller, autour d'eux et de leur ville, les souvenirs et leurs fantômes...
J'ai commencé la lecture de Ghost Story avec des images déjà perçues dans Le Tour d'écrou de Henry James, de façon quasiment identique (le groupe échangeant des histoires de fantômes, la première histoire racontée par l'un des membres du club) ; troublant, car j'avais lu ce dernier il y a peu de temps, et le copier-coller m'était inattendu. Peter Straub ne cache pas son admiration pour l'auteur, et on y verra sans doute un hommage, d'autant que l'histoire de Ghost Story va bien au-delà de l'œuvre première, aussi la comparaison s'arrêtera là.
Le roman intrigue, on s'attache aux personnages et la ville de Milburn devient familière, comme Castle Rock le devient dans certains romans de Stephen King. Curieusement, j'ai également le sentiment que ce récit va s'effacer rapidement, s'évaporer comme un ectoplasme, faire disparaître les détails et les clefs de l'intrigue pour ne laisser qu'une sensation vaporeuse qui nous rappelle que, le temps de la lecture, nous avons voyagé dans une ville lointaine et enneigée. Malgré cette impression vague, j'ai aimé lire ce livre, j'y étais bien, parfois dérangée, parfois dans l'attente, mais toujours bien.
Peter Straub est mort ce 4 septembre 2022. Je dépassais alors la moitié du livre. Nous nous sommes sans doute croisés, à un moment ou à un autre, dans les rues sombres de Milburn.