Nombreuses rencontres
Parce qu’après les gués se cachent souvent des lieux de paix et de culture, nous sommes arrivées à l’abbaye de Daoulas en traversant un cours d’eau libre au milieu des habitations. Sous la lumière matutinale, les pierres se mêlaient au bois des granges dans un dessin harmonieux empreint de religion et d’Histoire.
L’abbaye et ses jardins semblent bénéficier d’un arrêt dans le temps, l’hiver y est doux et le vingt et unième siècle lointain, malgré l’énergie moderne à partager le savoir. Il ne pouvait y avoir de parcours en Finistère sans un arrêt à Daoulas, de la même façon que la Communauté n’aurait pu exister sans halte à Fondcombe.
Entourées des plantes médicinales et des fontaines rieuses, nous avons profité d’un repos digne d’un havre elfique et des soins des mains d’Elrond. Tout comme je l’aurais fait des chants abbatiaux qui savent emplir l’âme de leurs sonorités apaisantes, j’ai cessé de penser aux chants des Elfes et aux récitations de Bilbon, et je n’ai écouté que le bruit de l’eau et des feuilles.
Daoulas et la Maison d’Elrond savent répondre à la tâche qui leur a été confiée. Celui qui s’y assoit y trouve la quiétude, même lorsque la foule curieuse l’y fait faire de nombreuses rencontres.
De la majesté des Elfes à l’ordre augustinien, le sacré qui les enveloppe en fait des havres immuables. Si c’est un anneau de pierres de taille qui protège aujourd’hui l’abbaye des affres du temps, il le fait tout aussi bien que l’anneau Vilya en gardait Imladris ; le pouvoir des Elfes semble concentré sur ce petit bout de chrétienté, presque caché au visiteur hasardeux, le gardant encore, pour le siècle qui arrive, d’un automne trop brutal.
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