Brouillard sur les Hauts des Galgals
Riche de son histoire, la Bretagne est généreuse en terres où les pierres levées et les allées couvertes menacent les vivants et résonnent en une voix d’outre-tombe. Si nous avons choisi de nous arrêter plus longtemps devant le menhir de Prat-Ledan, ce n’est pas pour oublier les pierres de Goulven ou de Plouescat, ou toutes celles qui ornent les bords de mer, telle une deuxième frontière naturelle menaçant l’envahisseur. Lorsque l’on longe les côtes, ces gardiens apparaissent comme un avertissement poussé du sol, à la fois offensif et protecteur.
Cependant, sur le menhir de Prat-Ledan, tombé puis relevé, l’on peut distinguer une croix discrètement gravée, tentative désespérée de s’approprier les vestiges de rituels païens sur des terres conquises. Comme les tertres funéraires des Edain sur les Hauts des Galgals, hantés par les esprits d’Angmar, le menhir de Prat-Ledan, froide pierre haute, est une marque éternelle des anciennes croyances qui aujourd’hui encore prennent plaisir à se murmurer près des rivages celtiques.
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